• Lorsque j'ai crée ce blog, l'objectif était d'échanger au maximum avec d'autres professionnels et aussi avec tout le monde.

    Aujourd'hui, je suis confrontée à une situation très délicate dans mon exercice professionnel, qui se présente à moi pour la première fois. Le refus CATEGORIQUE de soin.

    Exposé de la situation :

    Nous accueillons pour la seconde fois, un patient âgé de 72 ans suite à une intervention chirurgicale de la prostate. Au décours de la première hospitalisation ce patient ( très probablement atteint d'un cancer de la gorge) avait manifesté son désir de sortir rapidement du service ( il y était pour une décompensation cardiaque), nous avions accédé à sa demande , en accord avec sa fille, elle aussi infirmière et ce monsieur était rentré chez lui avec son cathéter sus pubien ( catheter qui remplace la sonde urinaire lorsque celle ci est impossible a poser et qui permet l'évacuation des urines).

    Deux jours plus tard, sa fille nous appelait pour nous signaler que son papa avait été réadmis à l'hôpital parce qu'il s'était pris "une cuite monumentale" et avait arraché son cathéter sus pubien.

    Apres quelques semaines d'hospitalisation en Urologie, il réintègre son service et accepte les soins et va meme jusqu'à accepter l'intervention chirurgicale pour la prostate qui va le libérer de sa sonde urinaire.

    Il revient dans notre service en post opératoire, (après une intervention qui s'est bien passé).

    Très rapidement ce patient évoque a nouveau son désir de retour à la maison, mais malheureusement son état respiratoire se dégrade, il développe des douleurs aigües au niveau costal. Et cette fois , il n'accepte plus aucun de nos soins, ne veut aucune exploration permettant d'identifier l'origine des douleurs.

    Ce monsieur nécessiterait actuellement une mise sous oxygènothérapie, des traitements anti douleurs, mais il refuse tout en bloc.

    Ce refus de soin est très difficile à gérer pour l'équipe de soin, tant médicale que paramédicale. Nous avons éssayé d'expliquer à ce patient, que nous respections sa décision de ne pas vouloir d'explorations, ni de soins lourds, que nous acceptions de poursuivre la prise en charge dans notre service et nous lui avons promis de ne pas le transférer quoiqu'il arrive ( nous sommes un service de soins de suite et de réadaptation) .

    Nous avons essayé de lui faire accepter les traitements pour la douleur et l'oxygène destinés à améliorer son confort, en vain ....

    Nous sommes complètement impuissant face à cette situation, d'autant que l'équipe est assez divisé quant à la conduite à adopter face à ce malade.

    Après discussion avec la fille celle ci a pris la décision de lui " accorder " le retour à la maison, mais pour certains membre de l'équipe c'est accepter sans rien dire le suicide d'un patient déprimé.

    Pour ma part, je suis tout a fait d'accord sur le fait qu'il faut accéder à sa demande de retour à domicile ( nous avons l'accord du médecin traitant, et la garantie d'un suivi à domicile) . Mais n'est ce pas une fuite en avant, je me pose la question et je vous la pose aussi ?

    J'aimerai discuter de ce type de prise en  charge avec d'autres personnes qui y ont déjà été confronté ?

    J'attends vos commentaires.

     


    7 commentaires
  • Une étudiante me pose cette question, je propose d’y apporter ma réponse et que chaque professionnel en fasse de même …<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

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    Quel regard portez-vous sur votre métier depuis votre DE et les concepts enseignés à l'ifsi?<o:p></o:p>

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    Mon métier reste avant tout ma passion, mais je trouve qu’il a beaucoup évolué depuis mon DE en 99.<o:p></o:p>

    Nous sommes de plus en plus confrontés à de nouvelles formes de contraintes notamment des contraintes budgétaires dans notre exercice quotidien en milieu hospitalier. Et nous sommes bien loin des concepts enseignés en IFSI.<o:p></o:p>

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    Désormais nous ne nous contentons plus de faire la chasse au gaspi mais nous réduisons de plus en plus les budgets alors que la demande des usagers est de plus en plus exigeante.<o:p></o:p>

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    Loin des discours idéalistes qu’on peut entendre dans toutes les ifsi de France et de Navarre, qui prône la prise en charge globale de la personne en respectant ses valeurs personnelles, culturelles, religieuses, familiales…<o:p></o:p>

    C’est vrai que ça reste l’idéal vers lequel on doit tendre, la réalité est bien différente.<o:p></o:p>

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    Chaque jour nous sommes confrontés à des difficultés organisationnelles, des contraintes budgétaires…<o:p></o:p>

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    Pour ne citer qu’un exemple, comment assurer le confort maximum des patients quand on est limité a 4 changes complet par jour , et que bientôt l’hôpital ne fournira plus les couches, mais que celle ci devront être prises en charge par la famille. Comment fera t’on pour les personnes qui n’ont pas de famille ou pour les familles qui n’ont pas les moyens de payer les couches.<o:p></o:p>

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    Aujourd’hui , le métier d’infirmière doit prendre en compte une augmentation de la technicité, une diminution des durées d’hospitalisation, une pénurie de personnel flagrante … et doit bien sur faire de mieux en mieux.<o:p></o:p>

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    Les infirmières sont également confrontés au manque de reconnaissance de leur métier, de par les professionnels médicaux et autres paramédicaux qui gravitent autour des malades. Elles sont aussi moins bien considérés par l’entourage des malades, qui pensent que nous ne faisons que notre travail. Nous ne demandons pas d’ être considéré comme des « saintes » mais d’avoir un minimum de reconnaissance de la part de l’ensemble de la profession.<o:p></o:p>

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    Je voudrai vous inviter à lire à  ce sujet le livre : 

    « Penser autrement la pratique infirmière pour une créativité éthique »  aux éditions DE BOECK  qui traite d’une «  recherche action permettant de mieux appréhender le malaise de la profession prise en tension entre l’idéal éthique du soin infirmier, les nouvelles exigences des patients et les impératifs  de rentabilité de « l’hôpital entreprise » dans un contexte de société en évolution. »<o:p></o:p>

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    Je me suis tout a fait retrouvé dans cet ouvrage et j’ai eu beaucoup de plaisir à le lire. Il fait une analyse très pertinente du malaise des infirmières et donne des pistes pour sortir malgré tout grandi de cette aventure humaine qu’est le soin.<o:p></o:p>

    De plus chose très importante il donne la parole aux infirmières !!!<o:p></o:p>

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